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Le 6 septembre 1990, la Convention Internationale relative aux Droits de l'Enfant (CIDE) entrait en vigueur. Cela fait aujourd'hui 22 ans.
Nous avions célébré son 20ème anniversaire en regrettant le si peu d'intérêt que notre État lui accordait. Nous déplorions la méconnaissance de ce texte pourtant si fondamental et si porteur d'espoir pour l'enfance.
Depuis, nous avons perdu un de nos étendards, le Défenseur des Enfants, autorité indépendante qui incarnait la défense des droits de chaque enfant dans notre pays. Ceux qui ont soutenu sa disparition ont assuré que les droits des enfants seraient mieux défendus par un super Défenseur des Droits. Seule satisfaction : nous avons préservé l'existence d'un Défenseur des Enfants. Mais chapeauté désormais par ce super Défenseur des Droits. Attendons donc de voir. Apportons tout notre soutien à cette nouvelle Défenseure des Enfants pour qu'elle se sente véritablement reconnue et confortée. Des questions subsistent cependant. Pourquoi ne pas avoir renforcé tout simplement les prérogatives du Défenseur des Enfants ? Quelle marge de manouvre et quelle visibilité aura ce nouveau Défenseur des Enfants déclassé adjoint ? Cette institution était-elle si embarrassante alors que se déployait une politique essentiellement axée sur la délinquance juvénile ?
Certes, la question de la délinquance ne doit pas être niée, et la nier serait une grave faute. D'abord vis-à-vis des jeunes eux-mêmes. Nier cette question, c'est nier leurs problèmes. Quoi de plus terrible que de les ignorer avec tous leurs problèmes ? Plus la société civile s'emparera de cette question, et moins il y aura d'espace pour une politique a minima. Nous devons être sans cesse attentifs à ce que le nouveau Gouvernement, certes moins enclin à réprimer, consacre à ces adolescents, qui restent des enfants au sens de la CIDE, les moyens nécessaires pour répondre à leurs problèmes.
Au-delà de la question de la délinquance, nous ne désespérons pas d'avoir un jour gain de cause pour qu'enfin une politique nationale ambitieuse en faveur de l'enfance et de la jeunesse soit affirmée et portée au plus haut niveau. Il importe que la France se hisse parmi les nations les plus attentives à ses enfants et à ses jeunes. Ces derniers doivent cesser d'être les grands oubliés des politiques publiques.
Pour ce 20 novembre, osons pour l'enfance et la jeunesse ! Laissons de côté notre morosité quotidienne qui empêche toute audace. Autorisons-nous l'optimisme pour nos enfants. Pour leur présent et leur avenir. Défendons chacun de leurs droits. Pas seulement aujourd'hui, mais l'année entière.
Fabienne QUIRIAU
Directrice générale
de la CNAPE